Retours de pratique sur plus de 8 ans et près de 450 vasectomies réalisées avec la technique sans bistouri et après avoir acquis les instruments spécifiques.
Quand vous maîtrisez une technique qui est plus simple, plus rapide, réalisable sous une simple anesthésie locale avec moins d’effets secondaire et la même efficacité, pourquoi se compliquer la vie et utiliser une technique qui est tout le contraire ?!
Les études et mon expérience, le prouvent : l’efficacité des deux techniques est identique, à condition de respecter les cahiers des charges et les recommandations des experts.
Dans tous les pays du monde, la technique de vasectomie sans bistouri n’est réalisée que par des médecins experts, formés à la technique, et dans des centres avec une activité régulière permettant de maintenir l’expertise des chirurgiens. Dans ces centres, il est également plus facile de disposer des instruments indispensables à cette technique, instruments qui ne sont pas disponibles en France.
Pour réaliser une vasectomie sans bistouri, il faut respecter un cahier des charges strict. Si votre pratique ne vous permet pas de le respecter il faut réaliser une vasectomie classique.
Malgré tout, si un chirurgien n’a pas été formé à la technique de vasectomie sans bistouri, il est parfaitement capable de réaliser une vasectomie par voie chirurgicale classique, et dans de très bonnes conditions. Classique ou sans bistouri, réaliser des vasectomies sporadiques sans une vraie activité d’expertise et sans l’environnement technique adapté est un obstacle.
Depuis janvier 2018, l’activité a augmenté jusqu’à 15 procédures par mois. Depuis que nous réalisons des vasectomies nous avons constaté :
Un abcès de la voie d’abord chez un patient qui avait décidé d’aller travailler le soir même.
Deux hématomes symptomatiques ayant nécessité des antidouleurs et anti-inflammatoires plus le port du « jockstrap ».
Une douleur scrotale persistante chez un motard.
Quelques retards à la résorption de fils avec écoulement et retard de cicatrisation : c’est pourquoi nous évitons d’utiliser les fils de suture.
Plus fréquemment :
Des ecchymoses à la racine de la verge ou des mini-hématomes sans douleur, ni tuméfaction scrotale évoluant vers une régression spontanée sans aucun traitement.
Des gênes scrotales passagères.
Une remarque importante : Le syndrome du 10e jour après la vasectomie : en absence de douleurs post-opératoire après une semaine, un certain nombre de patients sont moins attentifs au respect des conseils post-opératoires et cela entraîne un rappel à l’ordre du corps par quelques douleurs passagères.
Dans mon expérience, la consommation des antidouleurs se limite essentiellement au paracétamol et cela concerne moins de 5 % des patients opérés.
Nous prescrivons des antidouleurs avec paracétamol et ibuprofène, à prendre uniquement, en cas de douleurs. Le seul moyen antidouleur préventif est la vessie de glace, ou à défaut, un sachet de petit pois surgelés. Il faut appliquer le froid dès la sortie, durant les premières 48 heures,pour des durées de 10 -15 minutes, sans contact direct avec la peau car il y a un risque de brûlures. Depuis que nous prescrivons la vessie de glace, la consommation des antidouleurs a chuté drastiquement.
NON! Si malgré l’utilisation du froid, il y a des douleurs en post-opératoires, il faut prendre les antidouleurs : niveau douleurs 3-4 sur une échelle du 10, c’est le paracétamol. Niveau douleurs supérieur à 4 malgré le froid et paracétamol : ibuprofène.
Il faut distinguer le temps chirurgical et le temps de l’anesthésie. Les chiffres correspondent à mes dernières 200 vasectomies, toutes anesthésies confondues .
Vasectomie sans bistouri sous anesthésie locale,
Anesthésie locale : dans 80% des cas, la durée du temps chirurgical n’a pas dépassé 10 minutes par côté donc une durée totale de l’intervention : moins de 20 minutes. Nous avons réussi à réaliser une intervention en 6 minutes mais avec des conditions anatomiques particulières (varicocèle, torsion de testicule opérée, canaux déférents de petite taille, stress avec un scrotum contracté, une peau scrotale épaisse) la durée maximale du temps opératoire a été de 30 minutes, et une durée totale de l’intervention de 45 minutes.
Anesthésie sédation ou anesthésie générale : dans le cadre d’une vasectomie sous bistouri sous, nous n’avons jamais rencontrés des difficultés techniques majeures et la durée maximale n’a jamais dépassé les 20 minutes. La sédation intra-veineuse a temps opératoire plus rapide (moins de stress, un scrotum parfaitement relâché, une anesthésie locale plus rapidement efficace) mais un temps d’occupation du bloc opératoire plus long en rapport avec le temps d’anesthésie prolongée.
Je leur conseille à tous mes patients l’anesthésie locale, SANS ou AVEC sédation. L'anesthésie générale est à réserver à des situations exceptionnelles.
Afin d’empêcher la reperméabilisation spontanée, je combine plusieurs techniques :
La technique la plus efficace – l’interposition du fascia;
La 2e technique presque aussi efficace – la cautérisation de la muqueuse du déférent;
Un moyen pour éloigner les deux extrémités et s’assurer qu’il s’agit du déférent – l’exérèse d’un fragment d’environ 10 mm du canal déférent pour l’analyse histologique ;
« Open-end » vasectomie – la ligature à l’aide d’un clip chirurgical en titane mais uniquement de l’extrémité abdominale du déférent tout en laissant libre l’extrémité testiculaire.
En chirurgie, on utilise depuis des années des clips en titane. C’est les même clips que nous utilisons pour l’occlusion du canal déférent sur le côté proximal et de l’interposition du fascia. Il s’agit des clips bien tolérés, qui ne posent aucun problème aux détecteurs de métaux ni pour l’IRM.
Des rares situations d’allergies ont été décrites. A la demande des patients, nous pouvons utiliser des fils de suture non-résorbables.
Cela peut rendre plus difficile la vasectomie sans bistouri. Le canal déférent, notamment à gauche peut être pris dans la varicocèle plus difficile à sentir. Grâce à l’expérience, nous avons toujours réussi à amener à terme l’opération, mais avec une durée d’intervention plus longue.