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Les contraceptions masculines

Vasectomie Sans Scalpel

La vasectomie est la méthode de référence en matière de contraception masculine, mais il existe des alternatives : la contraception hormonale et la contraception thermique.

Anatomie

Les spermatozoïdes sont produits par les testicules et sont ensuite acheminés par les canaux déférents jusqu’aux vésicules séminales qui les stockent. À l’éjaculation, ils vont se mélanger avec les sécrétions d’origine prostatique, des vésicules séminales et pour une infirme partie (moins de 5 %) d’origine testiculaire et épididymaire pour former le sperme.

En sectionnant les canaux déférents et après « l’épuisement des stocks », c’est-à-dire environ 3 mois après la vasectomie, le sperme ne contiendra plus aucun spermatozoïde. 

Le testicule fabrique 1000 spermatozoïdes par seconde.

Il est important de rappeler que la vasectomie n’interfère pas avec la production des spermatozoïdes. Il s’agit d’une méthode mécanique qui agit au niveau du déférent: contraception déférentielle.

En plus de son rôle dans la fabrication des spermatozoïdes, le testicule est aussi une glande endocrine qui fabrique la testostérone. Le contrôle de la fonction testiculaire se fait par l’hypophyse, véritable centre de commande. Pour diminuer la production de spermatozoïdes par le testicule ou l’arrêter (contraception), il y a aujourd’hui deux moyens :

  1. La contraception hormonale masculine qui, par apport supplémentaire supra-physiologique de testostérone, va agir par intermédiaire de l’hypophyse.
  2. La contraception thermique. Le testicule fonctionne à 34 °C. Toute augmentation de la température (testicule ectopique non opéré, varicocèle, grippe…) va altérer la production de spermatozoïdes. En augmentant volontairement cette température, cela devient un mode de contraception masculine.

La contraception hormonale

La méthode de contraception hormonale est une méthode validée par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Le principe de la contraception masculine hormonale

L’apport de testostérone exogène à des doses importantes bloque le fonctionnement des testicules et donc la spermatogenèse par l’intermédiaire de l’hypophyse.

La contraception hormonale – modalités pratiques

On injecte 200 mg d’énanthate de testostérone (0,8 ml Androtardyl®) en intramusculaire profonde, une fois par semaine. Avant la mise en place de la contraception, une consultation médicale avec un expert de la contraception masculine est obligatoire pour éliminer les contre-indications et réaliser un bilan biologique indispensable.

La contraception hormonale – Contre-indications

Ces injections sont contre-indiquées dans le cas de patients fumeurs, souffrant d’apnée du sommeil ou d’antécédents directs du cancer de la prostate. Les anomalies de l’hématocrite (concentration importante des globules rouges) et du cholestérol sont également des contre-indications.

La contraception hormonale – efficacité

Trois mois après le début de traitement. Après ce délai, 80 % des hommes ont atteint le seuil de contraception, car le nombre de spermatozoïdes, vérifié par spermogramme, diminue en dessous du seuil défini de 1 million de spermatozoïdes par millilitre.

La contraception hormonale – réversibilité

Trois à six mois après l’arrêt.

La contraception hormonale – effets secondaires

Plutôt bénins (acné, prise de poids, hématocrite), certains effets indésirables nécessitent cependant l’arrêt du traitement : acné sévère, agressivité, hypersexualité ou encore intolérance aux injections.

La contraception hormonale – avantages de la contraception hormonale

  • Méthode entièrement réversible. La production des spermatozoïdes reprend progressivement à l’arrêt du traitement, pour une récupération après 6 mois maximum. La durée maximale de 18 mois ne doit pas être dépassée.
  • Traitement auto-administré par le patient (ou par sa compagne). La testostérone est administrée sous forme d’énanthate de testostérone, solution injectable huileuse dosée à 2,00 mg injectés en intramusculaire profonde une fois. Il n’y a pas d’oubli possible.
  • Faible coût. L’énanthate de testostérone, vendu sous le nom d’Androtardyl, n’ayant pas l’autorisation de mise sur le marché (AMM), il n’est pas remboursé dans cette indication. Il est donc « à la charge du patient ». Son prix est cependant modique (8,5 € par ampoule donc environ 30 € par mois).
  • Effets secondaires. Ils sont généralement bénins, mais nécessitent une surveillance : essentiellement de l’acné, une tendance modérée à prendre du poids et une légère augmentation de l’hématocrite.
  • Lien entre testostérone et prostate : à ce jour, aucune étude n’a montré que l’utilisation de l’énanthate de testostérone dans la population d’hommes 25-45 ans, aurait un effet négatif en matière d’adénome de la prostate.

Inconvénients de la contraception hormonale

  • Indisponibilité de l’Androtardyl. L’énanthate de testostérone n’échappe pas au problème récurrent de rupture d’approvisionnement.
  • Un homme sur cinq n’est pas « répondeur » et doit donc envisager une autre méthode de contraception.
  • Tabac et alcool. Tout comme les femmes sous la pilule, les hommes utilisant cette contraception doivent arrêter le tabac et diminuer leur consommation d’alcool.
  • Durée totale limitée à 18 mois
  • Disponibilité des prescripteurs : il y a peu de prescripteurs, essentiellement dans le secteur public, car le traitement par Androtardyl n’a pas l’autorisation de mise sur le marché dans cette indication ! Le prescripteur n’est donc pas couvert par l’assurance habituelle. De plus, la prescription initiale de l’Androtardyl doit être faite par un urologue, andrologue ou endocrinologue.

Où s’adresser?

http://www.contraceptionmasculine.fr/contacts/, ou le Docteur Jean-Claude SOUFIR (Secrétariat : 01 58 41 38 65 ou 66), Planning Familial 75 – 10 rue Vivienne – 75001 Paris Permanence contraception masculine le premier samedi de chaque mois.

La contraception thermique

Le slip chauffant

Le principe de la contraception masculine thermique

La température testiculaire quand il est localisé dans le scrotum est inférieure à celle du corps = 34° C. Il suffit d’augmenter sa température pour réduire la production de spermatozoïdes, mais de manière réversibles et sans altérer la virilité.

Modalités pratiques

Grâce au port d’un sous-vêtement contraceptif (slip chauffant), les testicules sont remontés et maintenus au niveau inguinal (36°) pour une durée minimale, tous les jours.
En pratique, les études montrent qu’il est nécessaire de porter un sous-vêtement contraceptif au minimum 15 heures/jour.

Efficacité

Après, on vérifiera par des spermogrammes à 2 mois et demi, puis à 3 mois et demi, que la quantité de spermatozoïdes est en deçà d’un seuil, appelé seuil contraceptif inférieur à 1 million par ml de sperme). Une fois ce seuil atteint, on considère que la contraception est acquise, mais doit être vérifiée tous les trimestres.
Le port du sous-vêtement doit être QUOTIDIEN (vacances, week-end, déplacements…) cette technique peut être utilisée pendant une durée de 4 ans en continu.

Contre-indications

Les testicules ectopiques (opérés ou pas), antécédents de torsion de testicules, chirurgie pour hernie inguinale, pathologies cutanées scrotales (mycose, eczéma), torsion du cordon spermatique, varicocèle, obésité.

Réversibilité

En cas de souhait d’enfant, il faut prévoir un arrêt de la contraception thermique 6 mois avant un essai de grossesse : la chaleur induit des anomalies d’ADN et on applique le principe de précaution sur un risque de malformation.

Autres effets

Il n’y a aucun effet en matière de taux de testostérone, libido ou érection. Par contre, le port du slip diminue le volume testiculaire de 20 % à 1 an avec une récupération des volumes en 6 à 12 mois.

Où s’adresser ?

Dr Roger MIEUSSET, mieusset.r@chu-toulouse.fr

 

Andro-switch

Inspiré de la méthode thermique, l’andro-switch est un anneau en silicone qui doit permettre de maintenir les testicules à l’entrée du canal inguinal. Il a été fabriqué et mis sur le marché par la société Thorème. Il s’agit donc d’un dispositif médical (DM) destiné à la contraceptive masculine. Pour en savoir plus. https://www.contraceptionmasculine.fr/andro-switch/

Pourquoi l’Andro-swicht a été suspendu

Comme tous les DM, il doit avoir obtenu le marquage CE, seul élément permettant d’en garantir l’efficacité ainsi que la sécurité d’utilisation. C’est pourquoi l’ANSM a suspendue la mise sur le marché, la distribution en gros et la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit. L’andro-switch ne doit plus être utilisé. 

Pourquoi les médecin de doivent plus prescrire, conseiller ou remettre

Sur son site : https://ansm.sante.fr/actualites/anneau-contraceptif-masculin-andro-switch-il-faut-demontrer-lefficacite-et-la-securite-du-dispositif-1, recommande aux professionnels de santé d’évoquer les risques potentiels liés à l’utilisation de cet anneau. Il pourra néanmoins l’être seulement dans le cadre d’un essai clinique dûment autorisé.

La vasectomie

La vasectomie est la technique de contraception masculine la plus répandue au monde. On estime à plus de 60 000 000 (probablement près de 100 millions) le nombre d’hommes ayant eu recours à la vasectomie dans un but contraceptif.

Le principe de la vasectomie

La section des canaux déférents empêche que les spermatozoïdes, produits par les testicules, arrivent dans l’éjaculat.

Modalités pratiques

Pour la section des canaux déférents, il y a deux voies d’abord possibles : la vasectomie classique réalisée par voie ouverte avec une ou deux incisions cutanées ou la vasectomie sans scalpel ( « no scalpel vasectomy »). Quant aux modalités de sectionnement des canaux déférents, et pour empêcher leur « réparation » spontanée, il faut utiliser plusieurs moyens complémentaires : électrocoagulation de la muqueuse associé à l’interposition des fascias. La ligature par clip ou par un fil est déconseillé.

Contre-indications

La vasectomie doit être considérée comme étant une contraception définitive. Tant qu’il y a un souhait, même hypothétique de vouloir des enfants, la vasectomie est une contre-indication.

Efficacité

L’efficacité n’est pas immédiate. Pour vérifier son efficacité, il faut faire un spermogramme, trois mois après l’intervention pour vérifier l’absence complète des spermatozoïdes (azoospermie) y compris sur le culot de centrifugation. Les statistiques montrent que la vasectomie est la technique de contraception la plus efficace, à plus de 99,8 %.

Réversibilité

En cas de nécessité (regrets, changement de situation familiale), on peut tenter la chirurgie de réparation (vaso-vasostomie ou vasectomie reverso). Le taux de réussite de vasectomie reverso dépend de l’ancienneté de la vasectomie, de l’âge des deux partenaires, et de l’expérience du chirurgien. Les meilleurs chiffres, donnés par les centres les plus expérimentés, montrent une efficacité de la réparation de près de 80 % et un taux de grossesses de 50%. Quand l’ancienneté de la vasectomie dépasse 10 ans, l’âge de l’homme 50 ans, les résultats s’effondrent.
Il est toujours conseillé de réaliser une conservation de sperme au CECOS.

 

Effets secondaires

L’absence d’impact de la vasectomie sur le taux de testostérone, la libido, l’érection et les sensations lors de l’orgasme ne sont plus à démontrer. De même, il a été prouvé qu’il n’y a aucun lien possible entre la vasectomie et les maladies de la prostate, notamment le cancer de la prostate.

Docteur Vincent Hupertan – urologue, sexologue à Paris

Comparatifs des contraceptions masculines

  hormonale thermique vasectomie
Principe Apport de testostérone à des doses qui bloquent le fonctionnement des testicules Augmentation de la température des testicules qui réduit la production des spermatozoïdes Section des canaux déférents qui empêche les spermatozoïdes d’arriver dans l’éjaculât
Modalités Injection 1 fois/semaine Port d’un sous-vêtement contraceptif (slip chauffant) Intervention en établissement de santé sous anesthésie locale ou générale
Contre-indications Tabac, apnée du sommeil, antécédents cancer prostate, anomalies de la concentration des globules rouges, cholestérol Testicules ectopiques, antécédents de torsion du testicule, chirurgie hernie inguinale, pathologies cutanée, varicocèle, obésité.  
Efficacité 3 mois après le début du traitement Dès que le seuil contraceptif est atteint (< à 1 million de spermatozoïdes / ml) 3 mois (et 30 éjaculations) après l’intervention.
Réversibilité 3 à 6 mois après l’arrêt Arrêter 6 mois avant un essai de grossesse Possible (vasovasostomie) mais
Effets secondaires Bénins (Acné, prise de poids, hématocrite) à plus sévères( agressivité, hypersexualité, intolérance aux injections) Diminution de 20% du volume testiculaire (récupération en 6 à 12 mois après l’arrêt de la contraception).  
Avantages Réversibilité, auto-administrable, faible coût Réversibilité, faible coût  
Inconvénients Indisponibilité récurrente du traitement, tabac et alcool à diminuer voire à arrêter, durée totale limitée à 18 mois, peu de médecins prescripteurs Nécessité de porter le slip 15h/jour et pas plus de 4 ans en continu. Coût
Où s’adresser http://www.contraceptionmasculine.fr/contacts/ ou le Docteur Jean-Claude SOUFIR (Secrétariat : 01 58 41 38 65 ou 66), Planning Familial 75 – 10 rue Vivienne – 75001 Paris Dr Roger MIEUSSET, mieusset.r@chu-toulouse.fr, CHU de Toulouse http://www.chu-toulouse.fr/medecine-de-la-reproduction, Association Française d’Urologie (urofrance.org)